« Le genre masculin est
utilisé afin d’alléger le texte ».
Combien de fois a-t-on lu cette phrase ?
La réponse peut varier d’une personne à l’autre, mais en général, on
suppose que c’est assez souvent. À moins
bien sûr, que vous soyez analphabète. Si
tel est le cas, que faites vous sur un blogue écrit, pas de photos, qui plus est,
porte sur la grammaire ?
La notion d’alléger un texte en choisissant
un genre plutôt que l’autre vient en fait de l’antiquité. Utiliser la formule « il ou
elle » et accorder les verbes de la
façon suivante :
« Il, ou elle, ou ils ou elles seront
forcé(e)(s)(es) de… »
bien que plus équitable autant pour les
hommes et les femmes que pour les gens seuls versus les gens nombreux, nuisait
réellement au poids physique d’un texte.
En effet, avant l’apparition de l’encre en 1743 (invention de la compagnie Ink Inc.), on écrivait
avec de l’ancre. Les mêmes ancres
utilisées pour tenir les bateaux en place.
Ainsi, chaque lettre supplémentaire rajoutait un poids d’une demi-tonne
sur le papier et c’est pourquoi, on décida de réduire la quantité de lettres
utilisées pour « alléger » le texte.
La décision de privilégier le masculin n’étant donc pas sexiste, mais
bien économique puisque qu’on sauvait un E.
La règle s’est perpétuée et on suppose
encore que le masculin l’emporte sur le féminin. Prenons en exemple la phrase suivante :
« Les hommes et les femmes se sont battus
et les femmes ont gagné »
Le
mot « battu » ne s’écrit pas « battues » parce que le
masculin l’emporte sur le féminin même si les femmes ont battu les hommes. Mais dans l’éventualité où les hommes
auraient battu les femmes, il y a exception.
Plutôt que d’accorder le verbe avec sont complément, vous devriez plutôt
contacter le service de police de votre région pour dénoncer un cas de violence
conjugale.
En l’an 2001, après des années de combat,
les féministes ont obtenu raison et on décréta que le masculin n’avait plus à
l’emporter sur le féminin étant donné le poids quasi nul de l’encre sur le
papier. On recommença donc à utiliser la
forme « lourde » et à mettre les « E » entre
parenthèse.
Le rêve féministe fut toutefois de courte
durée. En 2002, avec l’introduction de
l’Euro, le (e) donnait automatiquement le symbole € dans Word, ce qui fâchait
grandement tous les gens qui n’étaient pas des économistes sexistes,
c'est-à-dire, beaucoup de gens (pas que les économistes soient moins sexistes
que d’autres corps de métier, mais il n’y a pas tant d’économistes dans le
monde, donc si en plus, on les divise par leur valeurs morales, il y en a
encore moins. C’est un concept assez
abstrait que seuls les économistes (sexistes ou non) peuvent comprendre).
On tenta par la suite d’imposer réparation
au genre féminin en écrivant les participes passés avec un « e »
à la base et de mettre l’absence de « e » masculine entre parenthèse,
ce qui donnait des phrases de ce type :
« Les hommes et les femmes qui se sont
battues ( ) ».
Malheureusement, comme la parenthèse vide
rappelait le O, les gens voyaient du pluriel plutôt que du masculin (nous
étions dans l’année internationale de la voyelle (voir capsule numéro 2 sur l'utilisation du S au pluriel)).
Nous continuons à ce jour d’utiliser la
forme masculine plutôt que féminine pour alléger les textes.
Avant l’invention du papier (découlant de
son ancêtre le papyrus, invention que l’on croit égyptienne alors que le
papyrus fut en fait inventé par un grand-père de Moscou, d’où son nom Papi
Russe), lorsqu’on écrivait en gravant sur des plaques de marbre, on choisissait
le formule lourde avec les (e) et les (es).
Comme chaque lettre supplémentaire enlevait un peu de marbre,
l’utilisation des deux genres allégeait le texte, plutôt que de
l’alourdir.
J’espère que ça vous a plu à vous… et à votre
grammaire aussi.