mercredi 16 octobre 2013

Le masculin l'emporte sur le féminin


«  Le genre masculin est utilisé afin d’alléger le texte ».  Combien de fois a-t-on lu cette phrase ?  La réponse peut varier d’une personne à l’autre, mais en général, on suppose que c’est assez souvent.  À moins bien sûr, que vous soyez analphabète.  Si tel est le cas, que faites vous sur un blogue écrit, pas de photos, qui plus est, porte sur la grammaire ?

La notion d’alléger un texte en choisissant un genre plutôt que l’autre vient en fait de l’antiquité.  Utiliser la formule «  il ou elle »  et accorder les verbes de la façon suivante :

«  Il, ou elle, ou ils ou elles seront forcé(e)(s)(es) de… »

bien que plus équitable autant pour les hommes et les femmes que pour les gens seuls versus les gens nombreux, nuisait réellement au poids physique d’un texte. 

En effet, avant l’apparition de l’encre en 1743 (invention de la compagnie Ink Inc.), on écrivait avec de l’ancre.  Les mêmes ancres utilisées pour tenir les bateaux en place.  Ainsi, chaque lettre supplémentaire rajoutait un poids d’une demi-tonne sur le papier et c’est pourquoi, on décida de réduire la quantité de lettres utilisées pour « alléger » le texte.  La décision de privilégier le masculin n’étant donc pas sexiste, mais bien économique puisque qu’on sauvait un E.


La règle s’est perpétuée et on suppose encore que le masculin l’emporte sur le féminin.  Prenons en exemple la phrase suivante :

« Les hommes et les femmes se sont battus et les femmes ont gagné »

Le mot « battu » ne s’écrit pas « battues » parce que le masculin l’emporte sur le féminin même si les femmes ont battu les hommes.  Mais dans l’éventualité où les hommes auraient battu les femmes, il y a exception.  Plutôt que d’accorder le verbe avec sont complément, vous devriez plutôt contacter le service de police de votre région pour dénoncer un cas de violence conjugale.

En l’an 2001, après des années de combat, les féministes ont obtenu raison et on décréta que le masculin n’avait plus à l’emporter sur le féminin étant donné le poids quasi nul de l’encre sur le papier.  On recommença donc à utiliser la forme « lourde » et à mettre les « E » entre parenthèse. 

Le rêve féministe fut toutefois de courte durée.  En 2002, avec l’introduction de l’Euro, le (e) donnait automatiquement le symbole € dans Word, ce qui fâchait grandement tous les gens qui n’étaient pas des économistes sexistes, c'est-à-dire, beaucoup de gens (pas que les économistes soient moins sexistes que d’autres corps de métier, mais il n’y a pas tant d’économistes dans le monde, donc si en plus, on les divise par leur valeurs morales, il y en a encore moins.  C’est un concept assez abstrait que seuls les économistes (sexistes ou non) peuvent comprendre). 

On tenta par la suite d’imposer réparation au genre féminin en écrivant les participes passés avec un « e » à la base et de mettre l’absence de « e » masculine entre parenthèse, ce qui donnait des phrases de ce type : 

« Les hommes et les femmes qui se sont battues (  ) ». 

Malheureusement, comme la parenthèse vide rappelait le O, les gens voyaient du pluriel plutôt que du masculin (nous étions dans l’année internationale de la voyelle (voir capsule numéro 2 sur l'utilisation du S au pluriel)).  

Nous continuons à ce jour d’utiliser la forme masculine plutôt que féminine pour alléger les textes.

Avant l’invention du papier (découlant de son ancêtre le papyrus, invention que l’on croit égyptienne alors que le papyrus fut en fait inventé par un grand-père de Moscou, d’où son nom Papi Russe), lorsqu’on écrivait en gravant sur des plaques de marbre, on choisissait le formule lourde avec les (e) et les (es).  Comme chaque lettre supplémentaire enlevait un peu de marbre, l’utilisation des deux genres allégeait le texte, plutôt que de l’alourdir. 


J’espère que ça vous a plu à vous… et à votre grammaire aussi.

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