mercredi 2 octobre 2013

Origine des expressions: Suer comme un porc

1
L’expression « suer comme un porc » (signifiant suer beaucoup) n’est pas utilisée selon sa forme originale.  De plus, elle est fausse.  En effet, les cochons possèdent 4 fois moins de glandes sudoripares que les humains et transpirent très peu.  Ce qui explique en partie l’échec virulent de la mise en marché et 1973 de l’anti-sudorifique porcin Speed Spig.  L’autre partie étant due au fait que les cochons n’ont pas d’argent pour s’acheter de l’anti-sudorifique.

Elle devrait en fait s’écrire « suer comme un port ».  Jusque dans les années 20, on écrivait « suer comme un port » parce que les ports, étant généralement au bord d’un cours d’eau, sont très humides, parfois salés, et sentent le vieux crustacé.  

Avec l’arrivée des marins dans les ports (en 1923 suite à une idée brillante de l’ingénieur aquatique suédois Sven Waterson qui découvrit que les bateaux se rendait plus efficacement à destination avec des gens qui les conduisaient qu’en les laissant partir sans personne à bord), on commença à associer l’odeur nauséabonde aux vieux marins qui, après de longs séjours sur l’eau arrivaient au port en manque de sexe, libidineux comme des cochons (qui, on le sait, ont des orgasmes de 30 minutes).  On disait donc « suer comme un vieux porc de port ».  

Comme l’expression semblait étrange et répétitive, plusieurs variantes de l’expression furent utilisées durant une trentaine d’années. 

  • « suer comme une porte » (faisant référence au bruit de grincement que fait une porte qu’on ouvre très vite qui rappelle le bruit que fait une aisselle dégoulinante lorsqu’ on fait des pets de dessous de bras)



  • « suer comme un pow » (faisant référence aux sueurs froides qu’on a juste avant de se faire tirer un coup de fusil dans la face suite à une transaction de drogue s’étant mal déroulée),



  • « suer comme une porsche »  (quand on a une transpiration « de luxe »)



  • «  suer comme un pauvre » (trop pauvre pour s’acheter du déo, comme les cochons)


Ironiquement, la première apparition de l’expression sous sa forme moderne apparaît dans le roman d’Ernest Hemmingway « Le vieil homme et la mer ». 

«  Santiago toisait le soleil se tordre dans les tropiques, touchant tout de ses tentacules téméraires. Santiago transpirait terriblement.  Il suait   (à ce moment, ayant abusé de la lettre « T » dans son roman, sa dactylo se brisa et ne pu utiliser la lettre pour le reste du  roman)   comme un porc, le gros crisse de dégueulasse »
Maintenant, l’expression consacrée « suer comme un porc » est rendue acceptée, quoique fausse d’un point de vue biologique.  Suer comme un porc, si on se fie à la comparaison littérale, signifierait suer très peu.  On pourrait, pour rester dans le monde animal, dire «  suer comme un hippocampe », animal qui sue énormément, mais on ne le remarque pas du tout parce qu’il vit dans l’eau.  En même temps, si vous étiez un mâle qui porte l’enfant, vous sueriez beaucoup aussi.


J’espère que ça vous a plu à vous… et à votre grammaire aussi.


2 commentaires:

  1. Je venais à l'instant d'entendre cette expression et cela sonnait faux, alors j'ai posé la question à Google et suis tombée sur cet article. Je comprends mieux et cela paraît plus cohérent, alors merci.
    Meilleurs voeux pour cette nouvelle année.2020.

    RépondreEffacer
  2. Vous insinuez que c'est Hemingway qui aurait raccourci l'expression "comme un porc de port" en "comme un porc" pour éviter la répétition phonétique, ce qui est évidemment absurde, Hemingway étant un auteur américain qui écrivait en anglais. Si vraiment l'expression "suer comme un porc" (en français) se rencontre pour la première fois dans (la traduction [!] d') un livre d'Hemingway, c'est que l'expression "sweat like a pig" existe en anglais (et le traducteur d'Hemingway a peut-être choisi simplement de traduire littéralement au lieu de chercher un équivalent, ce qui aurait introduit l'expression en français
    -- pourquoi pas...). En anglais, ce que révèle une rapide recherche Google, l'expression n'a en fait pas de rapport non plus avec les cochons. Elle viendrait de la sidérurgie. La fonte brute ("pig iron") est tellement chaude qu'elle fait s'évaporer l'eau qui sert à la refroidir...

    RépondreEffacer